ANIANE – 4 décembre 2025

Jeudi 4 décembre, nous nous retrouvons à Aniane devant l’église Saint Sauveur. Robin, nous accueille ; il sera notre guide.
L’église Saint Sauveur fait partie d’un ensemble accolé à l’abbaye. L’ancienne abbaye a été fondée par Saint Benoît dans les années 780. Il a été chargé, accompagné d’autres moines, de rédiger les  règles régissant cette congrégation afin de les dupliquer dans d’autres lieux. Au 17ème siècle, l’église a été rasée à 100 %. Elle a été reconstruite par la congrégation de Saint Maur.
Remarque : Il faut noter que cette abbaye est étroitement liée à celle de Saint Guilhem le Désert et se complètent.
L’intérieur de l’église est sombre et austère avec une influence baroque. Elle est caractérisée par une nef unique selon les directives du Concile afin que les fidèles se sentent plus « proches » les uns les autres et du Seigneur. L’abbaye était la plus riche du Sud de la France et comptait un maximum de 20 moines. Elle était composée de chapelles rectangulaires, une coupole représentant une voute céleste. Un très bel orgue est en cours de restauration. Il a été acheté chez un particulier en Provence.
Nous devons contourner l’église pour nous rapprocher des bâtiments rattachés à cet édifice. Lors de la transformation des bâtiments,  il n’y a plus eu d’accès direct de  l’église au cloître.
Le cloître est un grand espace construit sur les vestiges de l’ancienne abbaye. Certains vestiges sont exposés à New York.  

En 1885, cet ancien monastère bénédictin  est transformé en bagne pour enfants, aussi appelé Colonie Pénitentiaire. On pouvait y accueillir jusqu’à 480 enfants : des mineurs condamnés pour des délits mineurs ou abandonnés par leur familles. Ils étaient accueillis dans le cadre d’un système de rééducation par le travail. 
Pendant la visite guidée, on découvre l’histoire sombre de ce lieu emblématique, de la justice pénale pour mineurs aux 19ème et début 20ème siècle. Notre guide nous explique les conditions de vie très dures des enfants, d’une discipline militaire, travail forcé, isolement et punitions sévères. Les dortoirs, ateliers et cellules d’isolement témoignent aujourd’hui de cette époque. 
L’agressivité, les agressions entre les résidents étaient telles que l’encadrement a construit des cages dites « cages à poules » de 1m par 1.50m pour faire dormir les enfants. Ces cages avaient pour but de les protéger, au moins pour la nuit. En 1937, une mutinerie suit celle de Belle Ile en Mer de 1934, évoquée par Jacques Prévert dans le poème « Chasse à l’enfant ».
En 1945, le Général De Gaulle entame une ouverture afin « d’humaniser » de tels lieux.

En 1998, fermeture de l’établissement.
En 2010, l’abbaye a été rachetée par la Communauté de Communes de la Vallée de l’Hérault pour qu’elle soit protégée et valorisée notamment par des campagnes de fouilles.

Anecdote : dans  les  anciens locaux abritant l’ensemble du personnel et la direction, du Street Art orne les murs. Ces œuvres d’art ont été créées par Jordan DUBUS dit « J E, 5.7 », reconnu dans le milieu artistique et malheureusement décédé en 2017.

La visite aborde la dimension historique et sociale de cette institution. Elle illustre la manière dont la société traitait la pauvreté, la délinquance juvénile et l’éducation avant les grandes réformes de la protection de l’enfance.
Le site d’Aniane est un lieu de mémoire.
Marie Thé Ducros

 Plein écran: Cliquez sur le carré blanc &noir en bas à droite

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *