ORANGE – CARPENTRAS

Le 7 avril 2016, nous étions 54 personnes à visiter 2 villes dont la réputation n’est plus à faire : Orange avec son théâtre antique d’une conservation exceptionnelle, son arc de triomphe et ses chorégies, ce festival lyrique qui lui confère un prestige international. Carpentras, cette ville chargée d’histoire dont les demeures ont été restaurées dans la plus pure tradition provençale : riche de son passé romain, de 4 siècles d’administration papale, de la présence des juifs arrivés dès l’époque romaine.                                Francette

Marylène vous a fait le compte rendu de cette agréable journée.

ORANGE

La Ville d’Orange conquise par les romains à une tribu gauloise « les Tricastins »devint une colonie Romaine « Arausio ». Elle s’organisa à l’image de Rome.

Deux axes furent construits : le Cardo Maximus (axe Nord Sud) et le Décumanus (axe Est Ouest). A la croisée de ces voies se trouvait le Forum.

Le temple et le théâtre furent construits au 1er siècle de notre ère et dédiés à l’empereur Auguste. Cet ensemble est situé en contrebas de la colline Ste Eutrope qui servit par ailleurs de carrière pour extraire les pierres servant à son édification. Le temple comprenait un podium et huit colonnes.

Le théâtre est composé  comme suit :

  • Le mur de façade d’une longueur de 103 m et d’une hauteur de 37 m est divisé en 3 niveaux dont le premier comporte 3 portes rectangulaires (porte royale au centre et de chaque côté celles des hôtes) .   Statues et colonnes décoraient le mur à l’origine
  • La scène est recouverte d’un plancher de bois sous la laquelle se trouvait la machinerie.
  •  L’orchestra cette partie, en demi cercle, était équipée de sièges mobiles pour les spectateurs de hauts rangs.
  •  La cavéa pouvait recevoir 9000 personnes réparties selon leur rang social, 37 rangées de gradins divisés en 3 zones formaient la maenianum , la média-cavéa et la summa cavéa.

Une toile protégeant du soleil était tendue par un système de cordes attachées sur la façade extérieure du mur`.

On y jouait des tragédies, comédies et des farces de la vie quotidienne (4 sentiments de pitié émergeaient toujours : le bossu, le niais, l’affamé et le vieillard. Les distrions (comédiens) portaient des masques de plâtre ou des perruques (leur couleur indiquait l’âge ou la qualité du personnage représenté).

Découverte de la ville avec la place aux herbes autrefois nommée mazel (boucherie en italien, on y vendait alors viandes et poissons), la rue fisturie qui doit son nom aux fustiers (menuisiers, charpentiers), l’hôtel de ville ancien hôtel particulier classé monument historique. Sur la place de la république est édifiée la statue du comte d’Orange qui participa à la 1ère croisade.

Le blason de la ville : 3 oranges surmontées d’un cornet.

Orange fut d’abord un comté puis une principauté (maison des baux, des Chalons des Nassaux) ensuite elle passa sous domination hollandaise . C’est pendant le règne de Louis XIV qu’elle fut à nouveau annexée à la France.

La cathédrale de style roman provençal fut construite au XII ème siécle et reconstruite après les guerres de religion. Le décor est antique. Une nef unique et ses 7 chapelles. Le peintre Saneti peint l’assomption de la vierge au dessus du maître-autel

L’Arc de Triomphe fut construit au 1er siècle. Il est classé monument historique. Ses dimensions H 19 m, L 19 m épaisseur 8 m. Il comprend 3 niveaux d’élévation : 1er niveau –voûtes et arc plein centre posés sur des colonnes-, 2ème niveau –fronton triangulaire-, 3ème niveau d’attique –décor de combats démontrant la supériorité des romains-

L’autre face de l’arc de triomphe nous montre la puissance de la flotte romaine. La voûte est tapissée d’hexagones sculptés.

CARPENTRAS

Découverte de la ville, de la cathédrale et de la synagogue.

 La cathédrale Saint-Siffrein est une église catholique romaine construite au début du VIème siécle à l’initiative de l’évêque Siffrein.( un moine venu du monastère des îles de Lérins qui eut une vie de prière, guérissait les malades et exorcisait les « endiablés »).

En 1215 un édifice roman fut construit sur ses ruines. En l’an 1400 à la demande de Benoît XIII une cathédrale gothique le remplaça. Plus tard une façade à l’architecture Renaissance fut plaquée sur la façade gothique. Sur son fronton est écrite la mention « liberté, égalité, fraternité » et rappelle que cet édifice devint propriété de l’état en 1905. Son clocher est de style néo-gothique.

 La porte Notre Dame ou porte Juive (côté latéral) de style gothique flamboyant richement décorée, servait autrefois de porte d’entrée. Elle doit très certainement son nom aux sermons qui y étaient prononcés lors de la conversion des juifs.

Au dessus du blason « la boule aux rats symbolise le temps qui ronge le monde chrétien ».

Le palais épiscopal est attenant à la cathédrale. Il contient plusieurs peintures italiennes. Actuellement il abrite le palais le palais de justice.

Le cœur de la cathédrale est séparé de la nef par une grille en fer forgée (ferronerie des frères Milles). Les murs latéraux sont décorés de tribunes. Sur le côté droit se trouvent les grandes orgues. Le côté gauche est orné d’un tryptique représentant le couronnement de la vierge entourée de Saint-Siffrein et Saint-Michel. Le maitre autel en marbre blanc est orné des deux anges de l’adoration (œuvre de Jacques Bernus). Les chapelles sont au nombre de huit.

La chapelle de l’Annonciation possède un vitrail représentant Saint-Siffrein, Saint-Michel et Sainte-Catherine. Un autre tableau représente la mère de l’empereur Constantin remettant le St Mors à son fils.

L’oratoire abrite le reliquaire contenant le Saint Mors. La mère de l’empereur Constantin fit réaliser un mors pour le cheval de son fils avec l’un des clous de la passion du christ. Il devint l’emblème de la ville de Carpentras.

La salle au trésor renferme une vierge polychrome, les statues de deux anges encadrant Saint-Siffrein, deux bras reliquaires, calices et ciboires, le trône de la sagesse : vierge à l’enfant, moule à hosties et bien d’autres merveilles encore.

La synagogue : Son édification fut commencée dés 1367. Elle est la plus ancienne de France. La présence juive date de l’époque romaine. Cette communauté s’agrandit avec l’arrivée des juifs chassés de Provence et du Languedoc. Carpentras était alors le deuxième pontificat de France avec Avignon. Les juifs étaient protégés. Un quartier de la ville leur fut octroyé « la carrière » (le sentier)                                                                     On distingue les séphorades : juifs d’Afrique du nord et les Akénases venant de l’Europe de l’est.

A partir du XIVème siècle « la carrière devint ghetto » On imposa aux juifs de porter  « la rouelle » signe distinctif et la perte de leurs droits notamment celui de commercer. Pogrom en 1458 où 58 juifs furent tués.

La synagogue fut reconstruite au XVIII sur les anciennes fondations.

Dans la salle de prière se trouve le tabernacle qui contient la Torah (parchemin où sont inscrits les textes sacrés), la téba (table servant à déposer la torah pour sa lecture), le fauteuil symbolisant la présence d’Elie le messie, le chandelier à 7 branches (Ménorah), une lampe à huile à huit branches et la Mézouza étui contenant des textes sacrés et fixé au chambranle de la porte d’entrée de la pièce.

Il n’existe pas de représentation physique de Dieu.

Le rez-de-chaussée se composait comme suit : une salle de réunions où l’on expédiait les affaires courantes. On y enseignait aussi l’hébreu. Se trouvait également une salle réservait aux ablutions rituelles qui comprenait le pédiluve et le mikvé (bains juifs servant à se purifier) L’eau provenait toujours d’une source naturelle.

II existait deux boulangeries : l’une fabriquait le pain quotidien, l’autre le pain sans levain commémorant la fuite de l’Egypte.

La cour intérieure servait à l’abattage rituel (la viande devait être complètement saignée). La synagogue était un véritable lieu de vie communautaire. 

Dans la ville ne subsiste qu’un seul monument antique : la partie d’un pilier de l’arc de triomphe marquant l’entrée de la ville.

Marylène Deligne

Diaporama:   ORANGE-CARPENTRAS par Janine Parès 

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